Un chef opérateur et un mixeur sortent satisfaits de la projection d’un de leurs films
La projection presse d’un long-métrage français a été le théâtre d’un petit événement dans le milieu : le chef opérateur de prise de vues et le mixeur du film, tous deux présents à cette occasion, n’ont rien trouvé à redire de la projection du film sur lequel ils avaient travaillé, rapporte un critique de cinéma invité par la production.
Contacté par notre rédaction, ce critique, qui préfère garder l’anonymat, n’en revient pas : « je me suis retrouvé après la projection autour du bar, et les gens à côté de moi parlaient de la beauté du scénario et du message du film. Quand je me suis retourné, j’ai reconnu immédiatement le chef opérateur ! » À ses côtés, le mixeur se lance dans une analyse du jeu de la comédienne principale. Le critique, soufflé, ne se souvient même pas du contenu du propos. « Ils parlaient du contenu du film, je n’arrivais pas à croire à ce à quoi j’assistais. »
Après s’être remis du choc, notre collègue a retrouvé tout son professionnalisme : « je me suis dit que j’allais évoquer le sujet délicatement, mais rien à faire : même après avoir mis les pieds dans le plat en demandant ce qu’ils avaient pensé de la qualité de la projection, ils m’ont dit avoir trouvé ça ‘très bien' ».
Contacté par nos soins, le projectionniste, qui avait entendu parler de l’incident entretemps, ne sait pas comment expliquer un tel événement. « Je n’avais rien fait de particulier, la lampe est aussi vieille que d’habitude, j’avais calé le son à 4.5 parce que c’est souvent ça qui est bien », détaille cet expert. À sa décharge, il nous confie qu’il n’était pas en cabine pendant la projection, qui avait été programmée auparavant afin qu’il puisse s’occuper de la billetterie et de la confiserie des autres salles du cinéma.
Interrogé sur son avis sur la qualité de l’image et du son du film incriminé, le critique a fait preuve d’une grande élégance : « l’essentiel est que ces deux grands professionnels aient été pleinement satisfaits des conditions de projection de leur travail. Le reste n’est qu’accessoire ».