La loi El-Khomri expérimentée depuis des années sur les tournages de clips

Dans un contexte social compliqué depuis plusieurs mois, le Ministère du Travail a aujourd’hui révélé une information pour le moins surprenante : la loi El-Khomri est mise en œuvre depuis plusieurs années par des sociétés de production de clips sollicitées par le ministère afin d’expérimenter les mesures phares de la loi en fabrication. Ce programme secret, qui faisait appel au volontariat parmi les productions, a vu 84% de clips produits dans les conditions de travail prévues par la Loi Travail depuis au moins 2010.
Cette révélation intervient à un point d’inflexion du mouvement, selon une de nos sources proches du dossier au ministère : « à part quelques irréductibles qui apprécient les barbecues et les tours de la place de la Bastille, les salariés comprennent dans l’ensemble à quel point la loi Travail représente une bonne chose. Nos efforts de pédagogie ont porté. Cette transparence sur notre programme test en est le dernier exemple : pendant ces années d’essai, les techniciens de clip ont continué à travailler, les impacts négatifs ont été très limités par rapport aux gains. »
La plupart des sociétés de production témoignent de leur enthousiasme pour ces mesures inédites qu’elles ont pu mettre en œuvre en exclusivité. « On réussit à fusionner des journées de tournage pour minimiser les coûts et optimiser la concentration des gens qui participent au tournage », explique ce producteur parisien spécialisé dans les clips de rap. « C’est une logique win-win. Par exemple, on peut maintenant tourner le dimanche pour ne pas déranger les techniciens qui font aussi des gros projets, et on les paie comme en semaine pour ne pas impacter le budget ». Le dimanche permet également de travailler dans le calme, de s’affranchir des contraintes comme la circulation chargée ou les heures d’ouverture de nombreux décors.
Parmi toutes ces mesures, l’augmentation du nombre d’heures maximales par jour fait des heureux : « on peut filmer le lever et le coucher de soleil dans la même journée, ça fait des images incroyables », témoigne un directeur de production. « Ces journées de 15 heures sont un vrai plus pour notre économie, qui est très spécifique » (vérifications prises, la durée maximale du travail prévue dans la loi El-Khomri ne serait que de 12 heures). Prochain objectif affiché par ce directeur de production : tourner deux clips dans la même journée. Un pari fou ? « Il faut tenter des choses, être innovant, sinon on s’endort, c’est la routine assurée », tranche-t-il, les yeux illuminés par sa vision exaltante du futur du vidéoclip.
Les labels, principaux commanditaires des clips auprès des sociétés de production, semblaient ne pas être au courant d’un tel programme, et n’ont vu aucune dégradation du résultat final. « Nous sommes les premiers surpris, et nous ne pouvons que nous enthousiasmer de cette innovation dans un milieu déjà très en pointe visuellement et techniquement », abonde un cador de l’édition de musique électronique. Certains rappellent que, quelle que soit la méthode de tournage utilisée, tout se joue en post-production : « on tourne toujours tout au ralenti juste au cas où, donc on a largement assez de matière. S’il y a des petits défauts, on monte très cut, rythmé sur la musique et avec un étalonnage à effet, et le tour est joué ».
Quelques voix isolées au sein des labels se sont étonnées de ne pas voir le prix des clips baisser, si les économies réalisées par les mesures testées sont aussi élevées que les producteurs en témoignent. Mais, tous les directeurs artistiques en sont convaincus, c’est que l’argent est utilisé afin d’améliorer les outils et le rendu des clips : « tout le monde y gagne, c’est une véritable révolution » explique ce DA d’une grande maison de disques généraliste.
Contacté par nos soins, le représentant « Vidéoclips » de la CGT-Spectacles aurait bien voulu témoigner, mais il rentrait d’une journuit de tournage (« 6 heures du matin – 2 heures du matin« ) et reprenait quatre heures après : notre éthique journalistique nous imposait alors de ne pas perturber sa concentration et son dévouement à la réalisation de ce qui sera, sans doute possible, un beau projet.
Du pur Gorafi ? On l’aurait cru. Non juste une réalité atterrante.
Mais je ne vois rien sur les stagiaires dans la loi El kohmri. Pourtant l’industrie du clip très soucieuse de former des nouveaux talents, leur offre souvent une formation riche en enseignements diverses, qualifiante, pertinente…
Très bonne article.
Très bon article (sorry)
Oui enfin ce n est pas un test de cette loi assassine juste la réalité de l intermittence du spectacle ou l on travaille deja bien plus de 15h/jour parfois sans jamais etre déclaré plus de 8. C est donc encore un enfumage et unr tentative de récupération d un statut on ne peut plus précaire qui pkus est. Quand aux gens qui « aiment faire le tour de la bastille » il serait bon de rappeller qu un jour ou l autre les gens en auront marre d etre pris pour des cons avec cette soit disant péda(déma)gogie et c est sous leurs fenetres avec des fourches qu ils viendront se balader.
Quel article de propagande.
le clip est la representation de ce qui est de pire pour la production. La prod marge, les techos dégustent en terme d’horaires en faisant des « efforts » et étant payé 100e la journée de 24h. Les conditions sont dangereuses, les journées épuisantes et on demande en effet souvent aux techniciens de bosser les WE ou des nuits sans y changer quelque chose sur la paie. C’est tout ce qu’il y a de moins légal et vous osez dresser un tableau aussi faux que celui-ci ?
Tu n’as pas du saisir l’ironie du propos. …
Je viens de voir que c’était dans le genre du gorafi. Ca m’a fait mousser 🙂
J’ai aussi douté en l’écrivant, si ça peut te rassurer 🙂
J’ose espérer que cet article est bien sûr tout à fait ironique. les conditions de travail sd le clip étant naturellemnt les pires de l’audiovisuel. il est bien connu que le milieu très attractif du clip pertmet aux prod et labels d’exploiter à fond les techniciens et stagiaires et sont quasi jamais contrôlés… merci pour cet article où tout est dit. epuisement pas de vie, pas de paie, trime ou crève. l’avenir du travail avec valls et el khomri…