Chef opérateur, il part en vacances d’été en Finlande pour les chiens et loups

Il est 4h10 ce vendredi de juillet, dans un camping proche d’Helsinki, en Finlande. Assis sur les marches de son mobil-home de location, Étienne Carlon admire une nouvelle fois le soleil se lever sur le camping. « Je ne m’en lasse pas, c’est magique », nous confie-t-il entre deux photos prises sur son smartphone, hashtag sans filtre évidemment. À l’affût depuis une heure du matin, il a goûté aux joies simples d’une aurore de plus de deux heures. Arrivé en Finlande le samedi précédent, Étienne n’en a raté aucune, ni aucun chien et loup d’ailleurs.
Ce n’est pas son premier voyage estival dans les pays nordiques. Au contraire, c’est toute une logistique qui est à l’œuvre chaque année dans le choix de la destination. « Il ne faut pas monter trop près du pôle, parce que l’été c’est le jour polaire là-bas, il fait jour tout le temps. Le but du jeu, c’est de trouver la bonne latitude pour avoir l’aube et le crépuscule les plus longs possibles. » Pas de toundra ou de steppes glacées cette année, donc, pour la compagne et les deux enfants d’Étienne : au programme, balades dans Helsinki la journée, jeux de société dans le mobil-home le soir.
Mais Étienne joue peu : son vrai loisir est dehors, à perte de vue. « Je passe des heures assis sur ces marches. Pour une fois que je peux profiter d’un chien et loup sans devoir passer cinq plans en une heure ! » Cellule à l’appui, il se délecte d’un diaph constant plusieurs heures d’affilée, d’une lumière bleue stable et apaisante. Sophie, sa compagne, voit Étienne se métamorphoser en quelques jours à peine. « C’est une vraie cure de jouvence pour lui. Toute la pression retombe progressivement. » Quand le jour est levé, Étienne alterne siestes et tri des dizaines de photos qu’il prend. « C’est magnifique, il a un œil incroyable, il voit des nuances dans ces photos qui me paraissent toutes identiques », confie Sophie.
La logistique est idéale pour ce technicien habitué des plateaux de long-métrages. « En général, je finis un long courant juin, fin juin maximum. Ensuite, je n’ai qu’à prendre mon sac d’affaires de tournage et on saute dans l’avion ». La petite famille vit avec plaisir ces vacances insolites et esthétiques, sans aucun regret pour de plus traditionnels bains de soleil : « avec le soleil super haut en direct dans la tête, on ferait des photos nulles », conclut Éliane, 12 ans. Signe que le virus de la photographie a bien pris dans la famille Carlon.