Camions en surcharge : l’Etat promet une tolérance pour les courts-métrages

Une tolérance sur les dépassements de charge pour les camions loués pour des courts-métrages devrait rentrer en vigueur début 2017. Objectif affiché du gouvernement : un meilleur compromis entre la sécurité sur la route et l’économie fragile du court, qui permet l’éclosion de tant de talents.
En 2015, une étude conjointe de la Sécurité Routière et de Cargrip démontrait que 84% des camionnettes et camions loués dans le cadre d’un court-métrage étaient en surcharge. Autant dire que la problématique est bien connue des jeunes équipes qui grossissent les rangs des courts-métrages français, au point de poser de véritables problèmes logistiques : « entre les techniciens qui refusent de conduire les camions simplement pour éviter les ennuis, et ceux qui cherchent à battre des records de charge, c’est devenu un vrai mikado », témoigne Aldo, directeur de production d’une petite structure spécialisée dans le court.
Mais il a fallu attendre l’incident de trop pour que les pouvoirs publics s’emparent du dossier. Fin mai dernier, suite à un contrôle de routine, un camion de 22m³ en partance pour la Picardie est pesé à la sortie de Paris avec une surcharge de 3,5 tonnes. Peu impressionnés par la performance pourtant indéniable, les gendarmes immobilisent le véhicule et le temps de régler le problème, le film perd sa première journée de tournage. Ce qui aurait dû rester une anecdote de plus mobilise très vite la société civile lorsqu’un comédien extrêmement célèbre, premier rôle du court-métrage, s’insurge sur les réseaux sociaux de devoir rester une journée supplémentaire sur place. Le hashtag #surchargePourTous devient incontournable.
Dans l’urgence, le gouvernement met en place une commission d’enquête pour trouver une solution à l’insécurité économique que les courts-métrages subissent par ces limitations. La commission auditionne des techniciens et des productions, évalue les charges moyennes transportées pour des courts-métrages, et finit par effectuer d’impressionnantes simulations grandeur nature de freinages d’urgence en surcharge. La commission conclut que conduire un camion en surcharge serait plus dangereux qu’un camion chargé normalement. Ces résultats pessimistes font craindre le pire aux techniciens et producteurs : l’absence d’évolution, voire une sévérité accrue.
C’est donc avec étonnement mais un plaisir certain que ces derniers ont accueilli l’annonce du gouvernement. « La commission a un avis pertinent mais consultatif uniquement », détaille Érica Mionnette, porte-parole du ministère des Transports. « Nous avons pondéré les risques par rapport au gain économique pour le secteur, et le nombre de décès ne devrait pas augmenter significativement, ce qui nous a poussés vers un assouplissement ». Les détails techniques seront précisés par décret d’ici la fin de l’année, mais on parle déjà d’une tolérance d’une tonne pour les 3,5T et d’amendes réduites pour les dépassements supplémentaires. « Une sorte de crédit d’impôt du court-métrage », explique-t-on au ministère.
L’ensemble de la profession salue un compromis pertinent et bien pensé, « comme on a l’habitude de le faire quand on se saisit d’un problème et qu’on discute ensemble des solutions », analyse René Caunomie, délégué courts-métrages au SNTPCT. Un compromis que devront supporter les assurances… et les essieux des véhicules.
Pas mal du tout votre texte…. il y a toujours un petit coin de vérité dans la plaisanterie….
Je respecte la profession mais il faut savoir que le tonnage d’un véhicule ne correspond pas au ptc. So, de nombreux locataires de camions et fourgonnettes se font pièger alors qu’ils pensent être en règle et sont verbalisés car attendus par les forces de l’ordre (Dixit l’un d’eux!). Pourquoi ne pas généraliser ce passe droit?