Il oublie la date-anniversaire du statut de sa femme
La récente réforme du régime de chômage des intermittents a bouleversé un grand nombre d’habitudes, et les intermittents les moins avertis ont eu droit à de grosses surprises. Éric, 47 ans, superviseur d’effets spéciaux, a récemment fait les frais de cette énième réforme : il a oublié la date-anniversaire de sa femme, chef déco. Un oubli qui n’a pas été sans conséquences.
« C’est vrai que jusqu’à la réforme, j’étais assez rôdé sur la période Noël/Saint-Valentin », explique Éric au téléphone, depuis Saint-Malo où il est parti rejoindre sa femme, elle même étant partie chez sa famille après l’incident. « J’avais toujours une idée d’avance, un resto un cadeau, enfin une petite marque d’affection quoi« . Le calendrier rôdé depuis plus de 10 ans n’a pas survécu à la réforme de 2016. Extrêmement pris par le travail fin 2016 et début 2017, Éric entend évidemment parler de la réforme, se réjouit d’un retour à un calendrier plus simple, qu’il a connu à ses débuts dans le milieu, mais ne voit pas les effets secondaires d’une telle évolution.
Le jour dit, Éric ne comprend que trop tard les indices que sa femme distille, de moins en moins patiente, tout au long de la journée. « J’étais étonné, ce jour-là : des AEM traînaient partout dans la maison, chaque fois que je lançais mon ordinateur, le site Pôle-Emploi apparaissait en plein écran… » Rien n’y fait : Éric ne corrige pas le tir. Il comprend quand, le lendemain soir, il retrouve son appartement vide et une attestation de renouvellement Pôle-Emploi de sa femme sur son oreiller.
« Je comprends sa déception », témoigne Éric plein d’empathie. « Qu’est-ce que ça raconte de moi ? En plus, c’était son vingtième statut, ce n’est pas rien ! » Sans chercher à minimiser sa faute, Éric regrette qu’à l’heure des nouvelles technologies, rien ne soit venu à son secours : « je suis abonné à l’application Intermittent, ça fait partie des fonctionnalités indispensables qu’ils auraient dû développer il y a belle lurette ! »
Mais après le choc, Éric a retrouvé ses esprits et ne lésinera pas sur les moyens pour faire amende honorable : « 507 roses, ça fait mal à mon bilan carbone, mais ma femme est au-dessus de tout ça. » Espérons pour lui qu’elle ait de la place pour apprécier le geste.