La méthode Coué désignée méthode officielle des assistants réalisateurs en annexe III
Au terme d’un séminaire de trois jours intitulé Du plan de travail au miracle perpétuel : le travail d’assistant réalisateur sur un film en annexe III, l’AFAR (Association Française des Assistants Réalisateurs de fiction) a officiellement instauré la méthode Coué comme méthode de travail officielle sur les films à petit budget. Beaucoup d’observateurs avertis y voient une sortie de crise inespérée.
Devant l’hôtel Ibis du Perreux-sur-Marne, où se tenait le séminaire exceptionnel de l’AFAR, les participants sont unanimes : dans les mois à venir, les conditions de travail des assistants réalisateurs vont grandement s’améliorer sur les films en annexe III. « La méthode Coué va fonctionner » : Fleur Supplet-Manterre, porte-parole de l’AFAR, résume finement l’état d’esprit général par une tautologie digne des plus grands producteurs. Les trois jours de réflexions des pontes de ce métier parfois ingrat ont été à la hauteur des valeurs du milieu : lucidité, transparence, communication et intelligence pratique.
Dans un milieu où le budget moyen de chaque film est inversement proportionnel à ses ambitions, la mise en scène est un département sous tension et doit composer avec des contraintes toujours plus complexes. « L’annexe III est un héritage des ‘films à -30%’, comme le nombre de jours de tournage qui manquent en moyenne », explique Fleur. « Maintenant, les directeurs de production refusent les deux premiers plans de travail sans même les regarder. J’en ai fait un récemment avec des rôles qui n’existaient pas et des décors à Dubaï et je n’ai eu aucune question, juste que ça pouvait sûrement se faire avec une semaine de moins… » Pendant un temps, de nombreux assistants gonflaient donc leurs premiers plans de travail, entretenant un cercle vicieux avec les directeurs de production. Cette stratégie de confrontations et de négociations laborieuses n’a pas eu les résultats escomptés : « on arrivait à grapiller un jour par ci, un jour par là, quand il nous manquait deux semaines ».
« Hollande, le Dalaï-Lama de la méthode Coué »
« Le but premier du séminaire a été de casser cette dynamique, de retourner vers du positif pour ne pas scier la branche sur laquelle nous étions en équilibre précaire », explique Fleur. « Arrêtons de chercher à imposer une méthode, une organisation, des bonnes pratiques. Après tout, à force d’insister sur le fait que c’est compliqué, est-ce que nous ne nous installions pas dans une dynamique négative ? » Dorénavant, les assistants réalisateurs vont adopter une posture de « positivisme utopique », seule solution pour rentrer les films, ou du moins éviter le burnout inutile.
Pendant la dernière journée de séminaire, les participant ont mis en œuvre ce nouvel état d’esprit au cours d’ateliers pratiques et de jeux de rôle. Tourner sans répétition une séquence de cascade avec figurants ? « Ça peut toujours marcber du premier coup ! » Mettre en place une séquence avant de tourner le premier plan ? « Inutile, il faut croire à la magie du cinéma ! » Tenter de tourner huit plans entre chien et loup en lumière naturelle ? « On va y arriver les gars, tout va bien ! »
Même les plus sceptiques ont été convaincus par la qualité des témoignages des intervenants du séminaire. « Nous avions invité des spécialistes de cette méthode », insiste Fleur. Clou du spectacle : l’intervenant de clôture, François Hollande en personne. « Sur les chiffres du chômage, Hollande a été le Dalaï-Lama de la méthode Coué », nous explique un participant. « Regardez comme le pays va mieux aujourd’hui ! Les résultats sont là, tout se passe bien », poursuit-il avec un grand enthousiasme. Reste à espérer que la courbe des heures supplémentaires ne suivra pas la même trajectoire que celle des chiffres du chômage.